06 décembre, 2005

GLACER LES SOIFS MÉTAPHYSIQUES

Je retrouve le château avec grand plaisir, après une absence de quelques jours due à une rénovation des fondations digitales de Château Gonzo.
Une semaine de travail et de jeux sur plusieurs textes :


- un pour MINIMUM ROCK'N'ROLL, une revue de l'excellent DISCO-BABEL, thème du numéro 3 : ROCK et CHAUSSURES,

- une série intitulée FANEZ-VOUS DEDANS / FANEZ-VOUS DEHORS : je passe à la moulinette de ma petite fabrique (extraction, translation, recomposition) une sélection de prélèvements opérés dans des scripts de "gros films", américains pour la plupart, où la figure du héros est en jeu. Un film par page. Premiers films à subir ces outrages : Saving private Ryan, Triple X et Scarface.

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Avec les gars, nous projetons une nouvelle session d'enregistrement de TANGER courant janvier. À priori à Mains d'Oeuvre.
Des nouvelles de notre manager Dantès : entre deux nouvelles pierres à l'édifice RADIAL RECORDS - ça y est nous sommes officiellement producteurs phonographiques - il a pris les reines du bar de l'Hôtel Edouard VII, avenue de l'Opéra. Un lieu en pleine mutation donc, mais qui possède un charme à l’anglaise de « cercle pour messieurs ». Des soirées en perspective où votre serviteur devrait mixer prochainement.

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J'ai déjeuné cette semaine avec Sébastien Petibon, homme de goût, galeriste et libraire - L'Or du temps, passage de l'Échaudé à Saint Germain -. Nous avons une admiration commune pour Gilbert Lely : le doux Prince, l'écrivain diamantaire, l'Homme qui aimait la Femme, (dis)qualifié un jour sommairement d'"érotomane distingué" par Breton.

Reconnu pour son travail méticuleux de biographe de DAF de Sade, instruisant le cas du marquis avec une érudition insolente, Lely, pourtant poète avant tout, est fort peu connu en tant que tel. Il n'y a qu'à lire pourtant au hasard de son oeuvre magistrale, pour se rendre compte qu'elle est un joyau intact dans les coffres de la littérature, embastillé dans les oubliettes du vingtième siècle.
Yves Bonnefoy tente d’expliquer cette négligence : "Si son œuvre ne fut pas vue, c’est qu’elle donnait à voir, autrement dit était pleinement et résolument figurative, dans une époque où la figuration n’a eu place en peinture ou dans les poèmes que d’une façon d’emblée rabaissée, pour autant qu’elle subsistait encore, et y fut constamment et profondément troublée par l’autonomie qu’on laissait aux signes (…)".
D'aucuns considèrent Lely comme un fantaisiste libidineux, tel n'est pas le cas de l'aristocratique Sébastien Petibon et moi-même. Nous projetons plusieurs réalisations autour de Lely, notamment un Atelier de Création Radiophonique pour France Culture.
Sébastien m'a prêté un exemplaire photocopié de la toute première édition de « Ma Civilisation », chef d’oeuvre maintes fois repris par Lely au cours de sa vie et ici façonné par lui en 1942, tapuscrit en onze exemplaires, avec frontispice de Max Ernst et cinq planches hors-texte... Un trésor !
Je ne résiste pas au plaisir d'afficher sur les murs du château "La Sylphide", un de ces magnifiques poèmes.

1 Comments:

Blogger Stéphane F. said...

Savez-vous qu'il y a eu une lecture de Lely (des extraits de Ma Civilisation,entre autres) sur France Culture, au milieu des années 90 ? je n'ai jamais retrouvé la référence de l'émission, mais j'en ai enregistré une partie, ce soir là ...

stephaneflauder at yahoo fr

9:07 PM  

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