06 février, 2006

SEMAINE ROYALE


Entamée par deux films à sceptre : ROIS ET REINE, enfin vu, et THE KING, vu grâce à la pertinacité de Bayon (cf série B dans Libé du 1er février). Approuvés et même applaudis.

ROIS ET REINE est de fait assez jubilant. Mathieu Amalric, déchaîné, compose un personnage ultra attachant. Son duo avec l'avocat substitué Maître Mamanne (Hippolyte Girardot, épatant) fonctionne à plein régime en version sécu du tandem Las Vegas Parano Depp/Del Toro (Dr Gonzo, un parent...).
À l'exception peut-être de la soeur de Nora qu'on perd en cours de film, tous les personnages sont réussis : la petite gourde dépressive dont Ismaël sera le prince calmant ; le père d'Ismaël, d'une insolante ataraxie, faisant passer l'impassible "Harry" Eastwood ou le colonel Kilgore pour de vulgaires anxieux (scène désopilante du braquage de l'épicerie familiale) ; la psy Deneuve, les infirmiers...
Le montage est subtil, les coupes fréquentes à l'intérieur d'une même scène, pour prendre le meilleur dans chaque prise, sont habiles.


THE KING est impeccable. Il porte des mexican boots, conduit une Mercury Cougar de 67 et ne joue ni du couteau ni du fusil de parade pour faire mine. Il essuie même la cuvette quand il pisse à côté (1ère cinématographique ?).
Tuer le fils. Elvis et Paul sont dans un motel, Paul postillonne l'eau bénite : qu'est-ce qui reste ?
Aucune musique scabreuse pour venir saccager les jolies scènes de désir au bord des eaux juvéniles, mais un splendide piano travelling qui mène au macabre endormissement des reines.

Deux films qui donnent furieusement envie de faire du cinéma.

Semaine royale vous disais-je, qui va se poursuivre aux Pays-Bas : départ imminent pour Amsterdam avec les bandes, en vue de remix global.