09 novembre, 2005

QUE DU FEU / Nina Morato


Cheveux blonds platine, robe rouge en crêpe de soie sur hautes bottes dorées, longs rubans rouges tombant des poignets et gentils messieurs à ses côtés : ces deux derniers soirs au Ciné 13 de Montmartre, Nina Morato chantait.
Tantôt enveloppée d'un drap écran comme d'une burka, tantôt enlacée d'un boa sidérurgique, elle va et vient dans son installation, un bric-à-brac ciné-kitsh : claviers vintage, projecteurs super 8, lampes torches et papiers flash, poupée ibérique et automate touristique, fausse fourrure et photophores...
Dans une apparente décontraction qui rappelle celle de Chan Marshall, elle joue avec l'approximation technique, hésite, s'emmêle dans les fils, provoque les rires du public, charme, provoque, minaude, s'exhibe, hurle.
Plus d'une heure sur le fil, où la voix surgit souvent en implorant. Parfaitement en place, cette voix charrie un grain de blues blanc, proche parfois de celui de Beth Gibbons dans le registre intimiste, et de Nicoletta quand il s'agit "d'envoyer". Les textes sont souvent bien taillés, ils parlent l'amour, le sexe et la mort.
Outre la voix singulière de Nina, on tombe sous le charme de ce cabinet de curiosités, un tantinet bobo diront les bobos, mais la taulière toujours au taquet - mi clown Brechtienne / mi vamp série noire Lynchienne -, évite l'écueil de la pose et impose une poésie en équilibre précaire sur le fil du destin.
Un spectacle qui mérite de grandir dans des conditions techniques moins étriquées, mais dont il faut absolument préserver les zones de dérapage et l'allure de brocante féérique.
À voir le nombre de merdes qu'on nous inflige, il est difficile de comprendre pourquoi une proposition aussi cohérente et originale n'est pas plus exposée. On voit d'ici les petits marquis de l'industrie prendre peur et parler d'ingérabilité, préférant les pates à modeler pré-pubères en forme de pouff et à voix de Vocoder.
Formons le voeux que Nina trouvera les moyens de se tailler un bout de route avec ce spectacle.
Cerise sur le gâteau, Tof était aussi de la fête. Lors d'un tête-à-tête en ombres chinoises sur l'écran dont elle s'enveloppera juste après, ils ont ouvert le show tous les deux, par une nouvelle chanson à tomber : "Que du feu", on brûle encore.

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

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9:43 PM  
Anonymous Anonyme said...

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